La médaille d’or olympique obtenue par Jean-Luc Kieffer, l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France de handball qui a décroché la palme aux Jeux Olympiques de Tokyo, scintille depuis le mois d’août 2021 dans le ciel du pittoresque village de Willgottheim dans le Kochersberg.
Née plus précisément au fond de l’impasse de la Mésange, au lieu-dit Pelzfeld, elle est le formidable reflet de la réussite sportive d’un homme à qui sa passion pour le handball a tracé une voie dorée. Samedi 7 août 2021, au Yoyogi Stadium de Tokyo, lors de la finale, la France réalisait l’exploit de vaincre le Danemark, double champion du monde, sur le score de 25-23, et décochait le titre olympique.
« Les Experts en mode légendaire »
« Les Experts en mode légendaire » titraient alors les DNA dans la page sports du lendemain pour relater la performance de l’équipe dirigée par l’entraîneur Guillaume Gille et son staff technique dans lequel Jean-Luc Kieffer a en charge la préparation des gardiens de buts. Une magnifique aventure qui a évidemment marqué le technicien alsacien. Une fierté également pour un homme qui, même s’il enfile avec succès le costume d’entraîneur des gardiens de l’équipe de France, a su rester attaché au monde amateur et à ses valeurs. « Je suis avant tout un formateur dans l’âme qui essaie de transmettre son savoir-faire, ses conseils et ses expériences aux jeunes gardiens pour les préparer à une carrière de haut niveau », se plaît à dire Jean-Luc Kieffer, qui a aussi en charge la gestion des gardiens du Pôle Espoirs de Strasbourg. Par ailleurs, ses fonctions d’entraîneur de l’équipe de Plobsheim masculine (qui évolue en N2) lui permettent de se ressourcer dans les milieux amateurs. Passionné de longue date par la pratique de la « petite balle », le quinquagénaire a derrière lui une riche carrière de joueur. Il a été gardien de but au THC (Truchtersheim), à La Robertsau (D2), au Racing Strasbourg (D1) puis en Allemagne où il a évolué en Bundesliga avec le club de Schutterwald. Aujourd’hui, la formation est devenue sa spécialité. Son entrée dans le staff de l’équipe de France est née comme une étoile filante, à un moment où il était à mille lieues d’imaginer un destin sportif national. « L’aventure a débuté un vendredi matin au mois de mai 2018 par un coup de téléphone », se rappelle Jean-Luc. « À l’autre bout du fil, Didier Dinard, le sélectionneur national en quête de changement dans l’encadrement m’a posé sans détour la question : “Peux-tu rejoindre dans les meilleurs délais le staff de l’équipe de France ? J’ai besoin de quelqu’un qui vient du monde amateur.” » La proposition était claire et nette. Le technicien du Kochersberg donna sa réponse lundi matin. Le destin venait de frapper à sa porte, avec le bonheur en ligne de mire et une prolongation de contrat lorsque le nouvel entraîneur Guillaume Gille prit la succession de Didier Dinard.
« Un travail acharné avec un mental sans faille »
Les résultats sportifs ont suivi et les Bleus ont fini sur le mont Olympe avec un titre qui a fait vibrer le pays entier. « La clé du succès ? Nous avions dès la préparation fixé notre objectif : chercher l’or, et rien d’autre ! Chacun à son niveau s’est investi dans un travail avec plaisir, beaucoup de rigueur et de confiance dans le projet de jeu mis en place. Les joueurs et le staff ont effectué un travail acharné avec un mental sans faille », explique avec conviction Jean-Luc Kieffer, les yeux rivés sur les prochains JO de Paris, en 2024. Le handball français surfe sur les sommets avec l’intention d’y rester. « La joie intense et inoubliable ressentie au moment du coup de sifflet au terme de la finale à Tokyo s’est érigée comme une immense motivation à faire perdurer la victoire », a conclu le coach des gardiens de buts de l’équipe de France.
Une famille vaccinée handball
Une leçon qui a sa place dans le microcosme familial des Kieffer, une famille hyper sportive vaccinée « handball » jusque dans les moindres recoins. La maman, Sandrine, ex-présidente du club de badminton Les Volants du Kochersberg, possède le don d’ubiquité. « Elle est partout où on a besoin d’aide », dit Jean-Luc. Et les besoins sont nombreux car l’aînée, Ilona, 23 ans, poursuit sa carrière de joueuse (arrière) à Mérignac (D1) après avoir évolué à l’ATH (N1) et Besançon (D1), le fils, Valentin, 21 ans, (gardien de but) joue actuellement à Dunkerque après avoir porté les couleurs de Sélestat (D2) et de Sarran (D2) alors que Timothée, 9 ans, dernier de cordée, démarre une prometteuse carrière de gardien de but au HDH (Hochfelden).
Une sacrée cuvée de handballeurs dans la lignée d’un papa « champion olympique » et… adjoint au maire de la Willgottheim-Woellenheim.
DNA : 03/01/2022 par P.K.
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